Tu sais ... ahem... la personne que tu hais le plus au monde... c'est mon fils -Alex-

Je marche rapidement dans les rues trempés, ma dernière conversations a fini en clash, foutu moldus, pourquoi ai-je voulu étendre mon entreprise au-delà de cette limite invisible qu’est la frontière moldue-sorcier. J’aurais surement du prendre quelqu’un de plus qualifié au bar, toujours le problème lorsqu’on est patron, rappeler sympathiquement les choses évidentes à vos employés, sans leur crier un bon coup dessus… le pire encore, c’est pas ça, le pire c’est de virer, je ne l’ai fait qu’une fois… avec un incapable, un incapable sympas, j’m’en suis voulu une semaine, oui j’ai un cœur et après tout le monde dit que les patrons c’est des pourris.. Je relève rapidement le col de mon blouson et fonce droit vers un mur, aucun moldu dans le coin, tout va bien. Je rentre pas chez moi mais c’est tout comme, mon premier bar, celui où je suis encore serveur par moment et où tout les habitués me font la causette.
Je franchis le mur de pluie comme si rien n’avait existé et continue de foncer, une pluie fine recommence à tomber, fichue temps londonien, un de ces quatre, j’irais installer des Magic Mug dans le pacifique Sud… là, où mes parents sont tranquillement en train de mourir à petit feu sur la plage. Ouais, un jour, mais avant tout ça, il faut que je retrouve mon fils, mon fils me pardonnera peut-être l’espoir fait vivre dit-on. J’aimerais revoir So’, juste la revoir, mais de loin, à 32 ans elle doit être encore en sacrée bonne forme et si elle m’aperçoit, elle va me courir après pour me taper, j’en suis certain, son image me revient rapidement devant les yeux alors que je tourne rapidement dans la rue où se trouve mon Magic Mug. Ma priorité c’est Sand, j’en ai légèrement entendu parler, un gars pire que moi… pire que moi à dix-sept ans à priori, je sais même pas comment ça peut exister mais faudrait que je le vois avant qu’il ne mette enceinte quelqu’un car ça… ça serait pas forcément la meilleure chose à faire dans son cas. Alex m’a parlé de lui, bien sur il peut balancer toute les horreurs qu’il veut sur Sand puisqu’il ne sais même pas que ce rebelle est ma progéniture. A lui aussi faudrait que je lui avoue, rien que pour qu’il me parle plus de Sand, peut-être me haïra-t-il d’avoir mis au monde un gamin comme ça, la colère de dieu, une horreur de la nature mais bon, faut que j’arrête de jouer les hypocrites à faire semblant de haïr mon fils car mon fils, je l’aime même s’il me pense mort ou n’importe quoi d’autre… j’y crois pas, même pas 35 ans et déjà un ados sur les bras… enfin pas encore sur les bras pour l’instant, bientôt peut-être.
J’entre rapidement dans mon pub et lance un grand sourire à tout le monde, j’adore mes employés ici, je me sens plus comme leur collègues que comme leur patron, et les habitués, ils ne peuvent que m’aimer avec tout ce que j’ai pu leur offrir. Je salue tout le monde et me dirige vers la commande de musique, envie d’écouter Les Doors laisser moi écouter les Doors ! Et me dites pas que c’est has been, ça date pas de si longtemps que ça… J’étais à New York ! Je souris et balance mon manteau dans un coin pour ensuite me diriger vers Dick.

-Hey Dick, t’as campé là ? J’t’ai vu, hier soir, ce matin au petit dej’ et t’es toujours là.
-Humpf, problèmes de familles… dispute.
-Ouais, j’connais, aller j’t’offre un café.

J’lui fais son café puis je m’éloigne, il est déjà bien casser le pauvre, un café ça le remontera et proportionnellement il aura bu moins d’alcool… proportionnellement c’est tout. Je remplace un de mes gars et lui dit de revenir dans trois heures, il me remercie. Entre deux chope servies, mes problèmes reviennent en tête, je suis prêt à voir Sand, il faut quand même que je le vois avant qu’il ne quitte Poudlard, comme ç je n’aurais pas été absent toute sa scolarité… Je me hais, je suis même hypocrite avec moi-même. Je dis à Dick de retourner voir sa femme, de s’excuser, même s’il est plus vieux que moi, le gros Dick, j’ai pas envie qu’il fasse les erreurs que j’ai pu faire au début de ma vie. Les doors résonnent, je siffle sur l’air, tout me sourire, un de ces quatres, j’irai à Poudlard… sinon, j’attends les vacances et je me renseigne peu importe comment je procède, que je lui envoie une lettre ou je fasse une visite surprise, il faut que je revoie Sand même si celui-là ne pourra que me haïr. La clochette sonne, je lève la tête, un gars aux cheveux poivre et sel rentre, il a de l’allure, je sourie, un coup du destin surement, il faut que je lui parle de mon fils à ce bon vieux Alex.

Réunion des professeurs en ce jour maudit. Il pleut... ça commence mal. Les gens sont de mauvaise humeur quand il pleut. Je sens que je vais en baver à cette réunion moi. Parce que là, je vais devoir écouter les doléances des profs sur les élèves. Et je sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'un nom va souvent revenir dans la conversation. Et pour finir, j'ai l'intuition que je vais sortir de cette réunion avec les nerfs en pelote. Enfin... Soyons courageux. Alex Lewis n'a peur de rien ! Même si l'évocation de Sand Unless le fasse frémir. Bref.
Les premiers professeurs arrivent. Étrangement, ils ont l'air... Sur les nerfs. Il n'y avait pas cours aujourd'hui pourtant ! Enfin je ne tarderai pas à savoir ce qui les agace.
Comme pour me donner raison, la vieille chouette qui enseigne la divination se lance dans un rapport détaillé sur chacun des élèves. Je suis obligée de la stopper. Ouais parce que je me fiche éperdument de CHACUN des élèves. Pour ça, j'ai le 'bulletin' de note, avec toutes les sanctions qui vont avec. Je veux juste savoir les problèmes qu'ils rencontrent. Si il n'y a pas de problèmes, je ne veux rien savoir. C'est pas la réunion des éloges de Poudlard ! On ne remet pas un prix à l'élève le plus sage ! Franchement ! Et les autres professeurs enchaînent, les uns à la suite des autres. Unless, Colman, Unless, Cold, Unless, Unless, Unless. Voilà. La liste se résume à ça. Unless. Il m'énerve ce gosse ! Je le hais ! En plus il tourne autour de ma fille Et ça, je ne le supporte pas. Si encore c'était un garçon sage ! Mais non ! Même pas ! C'est un véritable démon ! JE LE HAIS ! Et je ne suis pas le seul. À force, il va réussir à se faire virer ce mioche ! Il est débile, c'est pas possible. Et puis pourquoi il dévergonde ma fille, hein ?

« Monsieur le directeur ! Vous m'écoutez ? »
« Non. »

Encore la chouette de divination. Au moins elle se tait maintenant. Une heure est passée. Je n'en peux plus. On me demande de faire quelque chose pour le cas Unless. Sont marrants eux ! M'énervent ! J'ai TOUT essayé avec ce môme ! Tout ! Ce qu'il lui faudrait, c'est une autorité parentale. Voilà ce qu'il lui faudrait. Et moi, ce dont j'ai besoin, c'est d'un double scotch de chez Ethan. Ouais c'est encore un Unless. Mais apparemment, c'est pas le même. Et puis même si, lui au moins il est zen, tranquille. Il a pas d'araignée au plafond ! Et puis... Et puis merde j'ai envie d'aller boire un scotch à Londres, chez Ethan. J'espère qu'il y sera. Lui au moins ne me parlera pas de Sand Unless le célébrissime démon ! Il me rendra fou ce gosse. Il me rendra complètement fou.
Bon...

« Très bien... Merci d'être venus. Et à bientôt. »

Vite expédiés. J'attends patiemment que le dernier soit sorti pour enfiler mon manteau, attraper mon parapluie (je sais, un sorcier avec un parapluie c'est pas très crédible) et retrouver le pot en terre contenant la précieuse poudre de cheminette. J'entre dans la cheminée, pile à ma taille d'ailleurs, et prononce ma destination.

« Chemin de Traverse »

Je jette un peu de poudre dans l'âtre et me voilà arrivé à Londres. Avec le temps, on ne fait plus attention aux sensations étranges qui nous mettent mal à l'aise lorsque l'on débute. Et on atterrit joliment aussi. Enfin bref. J'ouvre mon parapluie. Évidemment, c'est le déluge. Comme par hasard. C'est vraiment pas ma journée. Heureusement, la cheminée n'est pas loin du bar. Je le vois là d'ailleurs. Je ferme mon parapluie en arrivant sous le porche. Puis j'entre. Il est vachement agréable ce bar. « The Magic Mug » Il est parfait ce bar. D'ailleurs, j'aperçois Ethan là-bas. Je fais un signe de tête avant de fermer la porte derrière moi. Je le rejoins et lui serre la main.

« Les affaires marchent toujours à merveille à ce que je vois ! »

En effet, le bar est plein. Un endroit agréable.

-Oui, les affaires marchent très bien en ce moment !

Je souris largement à mon amis et lui serre la main, il a un air légèrement ... comment dirais-je ? Exténué, fatigué, lassé... bref, un air dans ce genre là. Je me passe la main dans les cheveux et sur le menton, geste rapide, tic, pénible, faudrait que j'essaye d'y remédier... un jour... quand j'aurais le temps d'y penser.

-Et toi quoi de beau ?

Vu son air doit pas y avoir grand chose de beau, il veut peut-être qu'on arrête de parler de ses ennuis quotidiens après tout, c'est ce que veulent 90% des clients du magic mug, pourquoi en serait-il autrement pour Alex ?

-Un scotch peut-être ? Pour faire passer tes ennuis... poudlardiens.

Je ris légèrement et sort la bouteille, un double pour Alex, un simple pour moi., je lève le bras.

-Tout ce que tu prends aujourd'hui, c'est pour moi !

Oui, j'peux bien faire ça, d'une parce que j'ai regarder aujourd'hui les résultats de l'année dernière et qu'ils sont plutôt bon, avec ça je peux payer facilement plusieurs verres de scotch à Alex. Mes bars cotés moldus marchent aussi bien, bref la vie est belle coté affaire.
Et, ça mettra peut-être Alex de meilleur humeur pour affronter l'annonce que je vais lui faire, Sand Unless est mon fils.
Bon alors, tout de suite, ou une fois qu'il a bu assez pour penser que je délire ou pour en rire ?
Tout de suite car si j'attends vraiment, demain il ne s'en souviendras plus et je devrais lui redire.
La musique change, des doors on passe à Bob Dylan, sympa aussi, ahem, ne nous dissipons pas, je dois parler de mon fils, je dois... assumer mon erreur pas de l'avoir fait mais de m'être enfui.
Je souris rapidement, bois mon scotch d'un coup et me resserre, resservant mon ami avant qu'il est fini par la même occasion.

Une jeune femme apparait, elle me sauve, une bière... pas de soucis, je lui serre une grande chope, encaisse la monnaie, et lui donne un bol de gateau apéritifs. Générosité quand tu nous tiens
Elle repart.

-Bon Alex, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer ! Prend pas peur... quoi que tu devrais peut-être... surement.

Je laisse un léger rire m'échapper à nouveau et lâche un "Bonjour" à un habitué et deux inconnus qui rentrent.

-Je vais te sembler horrible après ça.

Un nouveau rire... je ne redoute pas sa colère mais la "disparition" d'un ami cher, mais bon j'vais arrêter de mentir... oui et il faut que je retrouve mon fils, c'est le seul moyen, comme ça, peut-être que Sand ne sera plus aussi horrible que maintenant ... qui sait ?

-Bref... tu te souviens la première fois qu'on s'est rencontré, lorsqu'on s'est présenté mutuellement ? T'avais... comment dire... tiqué sur mon nom...
Je teins à m'excuser car ce jour-là, je t'ai menti. J'ai dit que je ne connaissais aucun Sand Unless, en fait j'en connais un...
mon grand père s'appellait Sand Unless !

Et là, j'explose de ire, pourquoi j'ai dit ça, moi ? Pourquoi, j'me suis sauvé comme ça ? Surtout que j'ai encore menti, puisqu'il s'appelait Edward, Edward Unless ! RIP Grand-père, un jour je retournerai te mettre des fleur sur ta tombe, j'ai manquer à mon devoir ses derniers temps...
J'inspire profondément et fiche mon regard dans les yeux de mon ami.

-Nan, mon grand-père s'appelait Edward... je connais un Sand Unless et ce Sand Unless, c'est... mon fils.

Je déglutit, non, le pire n'est pas passé, ce n'est pas à ce moment-là que le directeur va tiqué mais lorsque je vais raconter ma couardise et mon histoire, mon histoire qui n'est autre qu'une grande erreur.